Littérature française

Colombe Schneck

Deux petites bourgeoises

Chronique de Cyrille Falisse

Librairie Papiers collés (Draguignan)

Héloïse et Esther sont deux enfants bourgeoises, elles ont de la chance. C’est du moins ce qu’elles doivent se répéter pour ne pas faire de l’ombre à ceux qui souffrent. Leur amitié est bourgeoise elle aussi, elle flotte légère et douce comme une feuille sur l’eau, même si la jalousie parfois s’insinue malgré soi, malgré nous. Depuis 1977, elles se prennent la main pour s’équilibrer. Esther admire Héloïse à qui tout semble réussir, qui traverse la vie sans s’écorcher ni mollet, ni visage, jusqu’au jour où la maladie la griffe et la mord. Le roman, si délicat, suit les étapes de cette amitié sur plusieurs décennies. Un travail d’épure pour faire son deuil et déclarer son amour. Héloïse tombe malade. Les bourgeois aussi souffrent, mais en silence. Elle reste digne, jamais ne s’abaisse à se plaindre. Elle fait face comme depuis le début, elle assume, elle n’est pas différente ; ça reste difficile de mourir, même pour une bourgeoise.

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