Littérature étrangère

Louise Welsh

De vieux os

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photo libraire

Chronique de Christophe Dupuis

Pigiste ()

Changement radical de ton pour ce nouveau roman de Louise Welsh, qui s’aventure dans le milieu universitaire par le biais d’une figure de professeur à la recherche d’un poète disparu.

Murray Watson est docteur en littérature anglaise à l’Université de Glasgow. Il s’apprête à prendre une année sabbatique pour partir sur les traces d’un poète trop méconnu à son goût, Archie Lunan. Lunan a laissé peu de traces : un recueil de poésie dans les années 1970, une vie de débauche consacrée à l’alcool – « Archie Lunan n’était peut-être pas le fils préféré de l’Écosse » –, et une disparition par noyade alors qu’il était encore très jeune. Mais Archie s’est-il réellement noyé ? D’autres textes existent-ils ? Qui diable était vraiment cet homme ? C’est ce que se demande Watson, que sa quête mènera dans les îles du Nord-Est de l’Écosse. Ce roman de Louise Welsh, le deuxième à être traduit en français, est une plongée dans « le clan des vestes en tweed et des chaussures en daim » des milieux universitaires. On s’y initie aux querelles de pouvoir, aux trahisons, aux adultères et aux soirées prolongées dans les bars afin de retarder le moment où l’on retrouvera son appartement vide et sa solitude. La deuxième partie, qui se déroule sur l’île quasiment déserte – « Il n’y a pas de ville, mon garçon, pas de café, ni de pub d’ailleurs » –, est, paradoxalement, plus ouverte. Le final musclé prend des allures de roman noir et donne tout son sens au titre du roman. Louise Welsh De vieux os Traduit de l’anglais (Écosse) par Céline Schwaller Coll. « Bibliothèque écossaise » Métailié, 400 p., 21 €