La littérature n’en a pas fini d’écrire sur les héros oubliés de la Seconde Guerre mondiale. Dans la maison de mon père raconte l’histoire vraie d’un prêtre irlandais, sauveur de milliers de juifs pendant le conflit.

Dans ce thriller historique très prenant, Joseph O’Connor nous immerge dans les rues de Rome en 1943, occupées par les troupes allemandes, au plus fort de la déportation. Pour y faire régner la terreur, le Führer y dépêche un jeune premier du régime, le général Paul Hauptmann. Sa mission : démanteler la filière d’évasion menée par le prêtre irlandais qui se réfugie au Vatican, État neutre pendant le conflit. Entre les deux hommes commence alors un jeu du chat et de la souris, entre menaces et provocations. Dans sa mission de résistance, le père O’Flaherty sera aidé de plusieurs personnages (une comtesse, un ambassadeur britannique et son valet, une journaliste, etc.) qui constitueront le Chœur, un club de chant fictif (en vérité, une couverture pour se réunir et planifier les évasions). Cette galerie de personnages attachants prend la parole à tour de rôle au fil des chapitres et donne à voir les différents aspects de la vie à Rome occupée, une période historique méconnue du grand public. Le livre fourmille de détails historiques sur les églises romaines, sur la rivalité entre fascistes et nazis, sur les sous-sols du Vatican et relate des anecdotes étonnantes. Dans la maison de mon père est un roman dense qui prend le temps de décrire, de s’immiscer dans la vie de ses protagonistes, de raconter les souvenirs, quitte à couper le rythme d’une filature sous tension. C’est un roman qui se joue des règles et des attentes, il est impertinent comme le sont ses personnages, fiers et impétueux. Cette parution des éditions Rivages est un roman historique original, autant dans son propos ‒ une figure méconnue de la résistance à Rome ‒ que dans sa forme ‒ les différents témoignages et les archives d’une bande d’amis qui se battent pour la liberté, pour la dignité, dans les couloirs du Vatican.