Littérature étrangère

Rachel Cusk

Contrecoup

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Chronique de Nathalie Iris

Librairie Mots en marge (La Garenne-Colombes)

Les Variations Bradshaw et Arlington Park, deux précédents romans de Rachel Cusk, avaient connu un succès bien mérité. On souhaite le même destin à Contrecoup, manuel de savoir-vivre à l’usage des personnes fraîchement séparées.

Contrecoup se présente comme une réflexion à la fois légère et profonde sur la séparation. À travers l’expérience d’une jeune femme qui vient de divorcer, Rachel Cusk ausculte les conséquences que peuvent avoir sur le moral la perte de tous les petits repères qui s’échafaudent au long de la fréquentation de l’autre, la confrontation à la solitude, la mise en place de nouveaux jalons… Le thème est banal, mais la manière dont en parle Rachel Cusk l’est nettement moins. Son livre est d’une originalité et d’une force qui ne peuvent laisser indifférent. Elle décrit le quotidien, les habitudes qui tout à coup doivent changer parce que l’on se retrouve seul à devoir tout gérer, tout décider, tout prendre en main. Au-delà des conséquences psychologiques d’un mariage brisé, il s’agit de reconstruire une nouvelle vie. Apparemment, rien ne change : il faut continuer à emmener les enfants à l’école, à travailler, à voir ses amis, à faire du sport… Et pourtant ces actions demandent une énergie différente. C’est là que se situe le talent de Rachel Cusk, qui offre un bel éclairage sur un nouvel élan à prendre au moment d’une cassure sentimentale, et alors même que ce passage désoriente la plupart de ceux qui le vivent.

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