Littérature étrangère

Shelley Read

Va où la rivière te porte

illustration

Chronique de Pascale Poisson-Boulgakoff

Librairie Petites histoires entre amis (Chennevières-sur-Marne)

Cette émouvante et inspirante fresque du Colorado vous portera de 1948 aux années 1970, dans les méandres et tumultes de la vie de Victoria Nash dont la vie changera à jamais après une rencontre fortuite.

« Imaginez une ville silencieuse, oubliée, en décomposition au fond d’un lac qui était jadis une rivière. Et au cas où vous vous demanderiez si les joies et les peines d’un lieu disparaissent, englouties par la montée des eaux, laissez-moi vous dire que non. » C’est ainsi que commence le récit de Victoria Nash inspiré par la destruction de la ville d'Iola dans les années 1960 pour la création du réservoir Blue Mesa. En 1948, Victoria a 17 ans et vit avec son père, son frère et son oncle dans leur ferme de pêche à Iola, petite ville du Colorado, entre les montagnes de la Big Blue Wilderness et la rivière Gunnison. Elle est la seule femme de la famille depuis le décès de sa mère, sa tante et son cher cousin Cal dans un accident de voiture, alors qu’elle avait 12 ans. Son quotidien est rythmé et entièrement occupé par les tâches ménagères, la préparation de tous les repas et les travaux de la ferme. Son dévouement est entier malgré le manque d’affection, les remarques acerbes de son oncle blessé de guerre et les incartades répétées de son frère Seth. Wilson Moon est quant à lui un jeune vagabond au passé mystérieux, déplacé de sa terre tribale et déterminé à vivre comme il l'entend. Victoria le rencontre par hasard au coin d'une rue : c’est l’instant décisif qui va changer profondément leurs deux jeunes vies. Va où la rivière te porte est un premier roman inoubliable où se mélangent le meilleur et le pire des êtres humains, au milieu d’une nature à la fois sauvage et domptée par l’homme. L’histoire se déroule sur la terre natale de Shelley Read dans laquelle elle célèbre le monde naturel autant que la force et la beauté de l’âme humaine. Ne manquez pas ce texte magnifiquement traduit par Cécile Arnaud. Porté par les mots, l’histoire et les personnages, vous ne le lâcherez pas !