Littérature française

Vincent Duluc

Un printemps 76

photo libraire

Chronique de Romain Cabane

Librairie des Danaïdes (Aix-les-Bains)

Dans Le Cinquième Beatles (Stock), Vincent Duluc, journaliste à L’Équipe, écrivait déjà avec brio sur le football, la musique et les années 1970. Dans Un printemps 76, teinté d’une agréable nostalgie, il nous raconte son adolescence bercée par l’épopée des Verts et le crépuscule du monde ouvrier. Les vinyles tournaient alors sur les platines, la chanson française rayonnait et les filles, si elles occupaient l’esprit, n’étaient finalement qu’un concept un peu vague. Et tandis que « Sainté » s’envolait vers cette fameuse finale de coupe d’Europe, l’activité minière s’effondrait, la classe ouvrière s’effritait alors que montaient les chants dans les tribunes populaires. Ce bel effet de miroir se trouve accentué par l’exaltation de l’adolescence et le sentiment d’avoir vécu au cœur de l’Hstoire. La légende se crée, gommant doucement la vérité de ces instants. Ainsi en est-il, et Vincent Duluc, lucide, d’écrire : « Pour qu’une fille reste la plus belle du lycée il ne faut pas la revoir ».

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