Smith & Wesson

Qui connaît Alessandro Baricco sait qu’il est aussi un homme de théâtre mais sa production littéraire dans ce domaine s’était restreinte à Novecento : pianiste, publié en France pour la première fois en 1997. Aujourd’hui, il remet ça avec Smith & Wesson, traduit de l’italien par Lise Caillat et publié dans la collection « Du monde entier » chez Gallimard. Ne vous y trompez pas, Smith et Wesson n’ont rien à voir avec les créateurs des célèbres revolvers américains du même nom. D’ailleurs, nos héros eux-mêmes s’en amusent et pensent à se citer plus simplement par leur prénom pour éviter toute confusion. Je vous laisse voir ce que ça donne. Par cette simple plaisanterie, le ton est donné. Smith est météorologue ou escroc, ça dépend du point de vue. Il passe son temps à interroger les gens pour connaître leur souvenir des temps passés. Sa théorie est qu’on a tous quelques dates gravées dans nos mémoires auxquelles est associé le temps qu’il faisait. En regroupant les informations recueillies, il prédit statistiquement le temps de demain. Quant à Wesson, il suit dignement les pas de son père et repêche les innombrables personnes qui se donnent la mort dans les chutes du Niagara. Pour Smith, cet homme doit avoir une belle collection de dates ancrées dans sa mémoire et, par conséquent, de faits météorologiques. Leur collaboration débute à peine que vient s’immiscer Rachel Green, journaliste qui joue sa carrière sur ce déplacement jusqu’aux chutes. Il lui faut un scoop sinon elle restera cantonnée à son rôle de serveuse de café au journal. Mais il ne se passe rien. C’est pourquoi elle crée son propre scoop et en devient actrice comme ses deux acolytes experts que sont Smith et Wesson. Elle veut sauter dans les chutes et en ressortir vivante. Cela tient du miracle !