Littérature étrangère

Matthew Neill Null

Le Miel du lion

photo libraire

Chronique de Virginie Vallat

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

Début du XXe siècle, Virginie Occidentale. Dans la toute nouvelle ville d’Helena, traînent, chaque week-end, de biens étranges énergumènes tout droit descendus de la forêt.

Matthew Neill Null nous fait vivre le quotidien de bûcherons embauchés par une compagnie peu soucieuse de ses salariés et du paysage. On achète des terres et on rase tout pour revendre ce précieux bois qui sera bientôt transformé en papier ou en meubles. L’arrivée du chemin de fer et des hommes pourrait être un facteur de développement économique inespéré pour ces régions reculées. Malheureusement, ce n’est franchement pas la belle vie pour qui que ce soit dans ces montagnes. Peu de choses viennent adoucir le quotidien de ces bûcherons, élagueurs et débardeurs. Cependant une rumeur enfle en ville et dans le camp : certains tenteraient de prendre en main leur destin, se syndicaliseraient et prépareraient une grande grève. Mais qui sera de quel côté ? Pour combien de temps ? Chacun est ici pour l’argent, pour l’amasser et ensuite aller bâtir son rêve. Dans cette Amérique où tout est encore à faire, beaucoup n’en sont pas à leur première vie. Un grand roman américain, témoin d’une époque, de l’émergence des conflits sociaux et des sempiternels mauvais traitements réservés aux étrangers et aux femmes. Une atmosphère étouffante malgré l’immensité de la forêt. De beaux espoirs et des personnages incroyables

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