Littérature française
Kéthévane Davrichewy
Quatre murs
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Kéthévane Davrichewy
Quatre murs
Sabine Wespieser éditeur
06/02/2014
192 pages, 18 €
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Chronique de
Marie-Aube Ruault
Librairie La Carline (Forcalquier) - ❤ Lu et conseillé par 21 libraire(s)
✒ Marie-Aube Ruault
(Librairie La Carline, Forcalquier)
« Est-ce qu’on transforme le passé avec le temps ? Ou chacun le voit-il à sa façon ? » Le nouveau roman de Kéthévane Davrichewy explore avec une grande justesse les relations fraternelles et le rapport au passé.
Ils sont quatre frères et sœurs devenus adultes qui se retrouvent une dernière fois, sur l’insistance de leur mère, dans la maison de leur enfance. Ces « quatre murs » qui ont abrité leurs jeux et leurs peurs d’enfants ont été leur nid, le lieu de la confiance mutuelle, naturelle, qu’ils ressentaient quand ils étaient enfants et qu’ils ont l’impression d’avoir perdue, sans qu’ils comprennent bien comment cela s’est produit. Le roman s’ouvre sur ces retrouvailles un peu manquées et se poursuit en donnant à entendre la voix de chacun des quatre enfants : Saul, l’aîné, qui traverse une crise existentielle alors qu’il a réussi sa vie ; Hélène, la sœur dont il était si proche et qui semble s’être le plus éloignée de la famille ; et les deux « petits », les jumeaux Élias et Réna, le premier perçu par les siens comme un musicien raté, la seconde infirme depuis un accident de voiture. Chaque partie permet de dérouler le fil des événements qui les ont touchés et qu’ils ont vécus chacun à leur manière. C’est peut-être cela qui a transformé leurs relations si tendres en des tensions et malentendus qui sont le lot de bien des familles. Parallèlement à une belle carrière d’écrivain pour la jeunesse, Kéthévane Davrichewy poursuit depuis quelques années, chez Sabine Wespieser, une œuvre sensible qui s’attache à explorer l’intimité des relations humaines, l’amour dans La Mer noire (10/18, 2011), l’amitié dans Les Séparées (10/18, 2013), et ici la fraternité. Elle le fait dans un style subtil, avec une grande délicatesse et une tendresse pour ses personnages qui nous les rend d’autant plus proches qu’ils nous ressemblent.