Littérature française

Jean-Pierre Martin

N’oublie rien

Chronique de Katia Leduc

Librairie L'Embarcadère (Saint-Nazaire)

Jean-Pierre Martin étoffe la littérature prolétarienne avec ce récit marqué par un désir de révolte jamais estompé. En 1970, l’auteur, alors jeune étudiant de 22 ans, se fait incarcérer suite à ses actions, à la maison d’arrêt de Saint-Nazaire, pour apologie du crime d’incendie volontaire. Son forfait : la distribution de tract justifiant l’attaque au cocktail Molotov de la direction des Chantiers de l’Atlantique, suite à des accidents du travail mortels. Signe que le  gouvernement est fébrile face à l’activité des mouvements d’extrême gauche : Jean-Pierre Martin est placé au mitard dès son incarcération. Son isolement le plus total provoque une solitude extrême, un questionnement sur son engagement militant, une réflexion sur son parcours de vie émaillé de rencontres décisives, son statut d’établi. L’auteur ne sombre jamais, se raccroche aux mots, à un coin de ciel bleu, à sa colère et nous raconte les contours d’une époque et de ses idéaux.

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