Bande dessinée

Jonathan Garnier , Rony Hotin

Momo, t.1

illustration

Chronique de Mélanie Blossier

Librairie Doucet (Le Mans)

Jonathan Garnier et Rony Hotin ont écrit une histoire, publiée aux éditions Casterman, à offrir, partager, découvrir et relire ! Vient donc de paraître la première partie d’un récit en deux tomes dont nous attendons la suite avec impatience.

Momo est une véritable madeleine de Proust pour les adultes, un caramel au beurre salé pour les Bretons, une bêtise de Cambrai, une sottise pour les Valenciennois et j’en passe ! Ce récit est un véritable bonbon : doux et plein de nostalgie. Voici l’histoire de Momo, une petite fille espiègle et aussi naïve que ses 6 ans (elle ne doit pas avoir plus) le lui permettent. Son père étant pêcheur sur « un groooos bateau », elle passe l’été chez sa grand-mère dans le village même où elle grandit. Dorlotée et houspillée par sa mamie, Momo passe le plus clair de son temps dans le potager à arroser les légumes, écosser des pois, jouer avec un bâton et de la boue, toujours seule. Elle aime aussi vadrouiller au grand dam de sa grand-mère qui déteste la chercher ou tout simplement s’inquiéter pour elle. Cette dernière lui conseille de profiter des vacances pour se faire des amis afin d’occuper ses journées. C’est donc en crapahutant que Momo va faire la rencontre de Julien et ses copains, qui aiment jouer avec des pétards. Se mêlant de ce qui ne la regarde pas et n’aimant pas se faire traiter de « fille », Momo ne s’en fait pas vraiment des amis… C’est plutôt une copine qu’elle va se faire avec Françoise qu’elle tient à appeler Madame malgré ses quatorze-quinze ans. La jeune fille qui s’ennuie fermement chez ses grands-parents la prend sous son aile et passe du temps avec elle. Elles vont faire la rencontre de Tristan et sa bande, un trio qui conduit des mobylettes et se moque des filles. Du moins jusqu’à ce que Momo remette Tristan à sa place en le traitant de « banane » et que Françoise lui fasse des yeux doux ! Comme le dit si bien Sylvain qui fait partie de la bande, une routine s’installe dans le village avec ces enfants qui s’occupent pendant les vacances. Les plus grands se sont pris d’affection pour Momo qui s’est enfin fait des copains. Même Julien, et ce malgré son humiliation cuisante, revient vers elle. Tout va pour le mieux sur la côte, jusqu’à un incident... Les auteurs ont créé un personnage aussi adorable qu’attachant, des dialogues et des situations drôles comme on se souvient en avoir vécu dans notre enfance. Très inspiré des personnages des studios Ghibli, Momo rappelle les enfants de l’univers de Miyazaki, tant par sa tenue que son minois et ses grimaces. C’est avec une facilité déconcertante que ses créateurs nous replongent dans nos années d’insouciance où la famille et les amis sont tout ce qu’il y a de plus important.

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