L’Impératif utopique

À la fois cinéaste et photographe, écrivain et plasticien, Alain Fleischer est un artiste dont l’œuvre, protéiforme, se confronte dès l’origine à la pédagogie. Au cœur même de son projet artistique, cette passion fait apparaître la transmission comme une vocation. Lorsqu’en 1987, Dominique Bozo lui soumet le projet d’une « école d’art d’un nouveau genre », l’enthousiasme, toutefois, ne suffit pas à taire le doute : « Seul le pari d’une utopie en vaut la peine ». C’est à partir de sa longue pratique de l’enseignement et grâce aux rencontres décisives ayant jalonné son parcours, qu’Alain Fleischer imaginera le meilleur. Dix ans plus tard, l’école du Fresnoy-Studio des Arts Contemporains voit le jour. C’est donc à un singulier voyage que convient ces souvenirs. L’aboutissement du projet nous rallie à cette idée : quand l’homme décide de créer « un idéal de l’art d’enseigner l’art », l’utopie peut rejoindre la réalité.