Liu Cixin a été le premier écrivain chinois récompensé par le prix Hugo en 2015 avec ce roman très original, malgré de son thème ultra-classique en SF. Brillant.

Chine, 1969. On propose à l’astrophysicienne Ye Wenjie, confinée en camp de rééducation en pleine Révolution culturelle, d’intégrer une base secrète militaire dont on ne lui livre la véritable fonction qu’au bout de quelques années : celle d’établir un contact avec une civilisation extraterrestre. Mais en quoi cette astrophysicienne spécialiste du soleil peut-elle aider à l’accomplissement de ce plan ? Chine, 2007. Au beau milieu d’une épidémie de suicides inexpliqués de scientifiques, le physicien Wang Miao, spécialiste des nanoparticules, est victime d’hallucinations visuelles. Une collègue le persuade que le compte à-rebours qu’il voit s’afficher partout cessera lorsqu’il arrêtera ses recherches, ce qui s’avère exact. Intrigué par le comportement de cette collègue qui semble accro à un jeu virtuel intitulé les « Trois Corps », il décide d’y jouer également. Le décor de ce jeu est un monde soumis à l’influence chaotique de trois soleils. Ce problème à trois corps est un insoluble casse-tête pour physiciens. Dans ce fascinant roman de SF, Liu Cixin ajoute aux ingrédients classiques du genre une belle réflexion teintée d’ironie sur la place de la science dans une société déboussolée par ses excès.