La Soif

Dans un appartement d’Oslo, le corps sans vie d’une femme est découvert, vidé de son sang. Elle porte d’étranges blessures que la police scientifique qualifie de morsures, sans pouvoir identifier leur auteur : être humain ou animal sanguinaire ? Tandis que la cellule d’investigation explore en vain toutes les pistes à sa disposition, une deuxième victime vient accroître la panique de la population et l’exaspération de Michaël Bellman, le chef de la police. Comme il n’est pas question que sa future promotion soit menacée par un échec, Harry Hole, de gré ou de force, sera l’homme de la situation. Celui qui est devenu malgré lui une légende parmi ses ex-collègues a le pressentiment que ces meurtres pourraient lui coûter sa tranquillité chèrement acquise, mais quelques éléments indéfinissables des deux scènes de crime trottent sans fin dans son esprit. Les retrouvailles avec le personnage fétiche créé par Jo Nesbø sont comme un feu d’artifice pour les lecteurs : on reconnaît, dans cette onzième enquête, l’écriture vive et précise qui animait déjà les premières aventures de l’inspecteur alcoolique. La bouteille de Jim Beam exerce toujours sa maléfique attraction sur le héros qui, comme à l’accoutumée, jette toutes ses forces dans la bataille. Il n’y a pas une ligne à perdre : les rebondissements se succèdent, les surprises animent chaque chapitre et le lecteur est pris dans un engrenage complexe et étourdissant. Attention cependant à ne pas mésestimer le talent de l’auteur norvégien : tous les mots sont importants, et les dialogues les plus insignifiants pourraient bien renfermer une part de la solution. Car pour Jo Nesbø comme pour Harry Hole, vitesse n’est pas précipitation. La Soif est un thriller énergique, diaboliquement efficace, qu’il est impossible de lâcher avant la fin !