Littérature française

Tristan Garcia

En l'absence de classement final

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Chronique de Anthony Bourel

Librairie Gibert Jeune (Paris)

Après une immersion dans les années 1980 puis dans la jungle de Doogie, jeune chimpanzé doué de parole, Tristan Garcia revient avec un recueil de nouvelles sur le sport.

De livre en livre, Tristan Garcia brouille les pistes et mélange les genres. Avec ce recueil, il nous offre une nouvelle facette de ses talents d’auteur. Philosophe de formation, il aime disséquer l’âme humaine au fil de ses romans et le fait aujourd’hui à travers le prisme du sport. Car rassurez-vous, il ne s’agit en rien d’un traité technique ou d’une ode aux bienfaits du sport, mais d’un recueil plein d’humour – et de tragédie – sur des sportifs et des sports bien connus ou plus improbables, comme le fameux kourach ouzbek. Le sport comme loisir, le sport comme métier, le sport comme enjeu politique – par exemple l’histoire de ce pongiste belge qui ne peut participer au championnat du monde parce qu’il est le fils d’un prisonnier politique chinois et que la délégation dudit pays refuse de se rendre en Belgique si le jeune espoir participe –, le sport magouilleur – avec cet athlète auquel on brise les jambes pour n’avoir pas joué le jeu en gagnant alors qu’il devait offrir la victoire à son coéquipier, favori des paris. Il y a aussi cette nouvelle d’anthologie consacrée à une équipe cycliste espagnole qui multiplie les situations rocambolesques pour éviter un contrôle anti-dopage. Réjouissant !

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