Littérature étrangère

Marian Izaguirre

D’Elizabeth à Teresa

Chronique de Julie Raulet

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D’Elizabeth à Teresa, il n’y a qu’un pas. Et un siècle d’écart. Marian Izaguirre raconte la vie de deux femmes, indépendantes et prisonnières de leur désir et de leur passé. Elizabeth est une jeune femme intelligente, sourde et muette qui suit sa mère à Port de l’Alba, avec une nouvelle famille. Teresa a vécu avec sa mère, une femme frivole, d’une liberté destructrice. Entre elles, tant de fils se tissent (le sentiment d’imposture au sein même de leur famille et les erreurs de jeunesse), si nombreux qu’on ne sait plus qui est le fantôme, laquelle a suivi l’autre, répétant un schéma de vie. Ce roman a le goût des amours d’enfance et de la solitude de celles trop vite déçues qui plongent corps et âme dans une indépendance farouche, devenant prisonnières malgré leur désir de liberté. L’auteure alterne les formes, de la lettre au récit, et les styles, donnant à savourer, comme la cuisine qui rapproche les deux femmes, un roman captivant et divertissant.

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