À l’orée de la nuit

Un ancien pavillon de chasse isolé, un lac, les immenses forêts des Appalaches, voilà le cadre idéal pour une vie calme et solitaire comme l’a choisie Luce. Plus à l’aise avec la nature qu’avec d’autres êtres humains, sa tranquillité est mise à mal lorsqu’elle se voit confier la garde des enfants de sa sœur Lily, Dolores et Frank, des jumeaux farouches, mutiques et pyromanes. Luce sait que les deux petits ont besoin d’être apprivoisés. Seuls témoins du meurtre de leur mère, ils ont vu l’horreur et la violence. Leur silence est un refuge. Le meurtrier, Bud, le mari de Lily, a échappé à la prison et a retrouvé sa liberté. Mais avant d’en profiter pleinement, il sait qu’il doit retrouver son magot caché par Lily et empêcher les jumeaux de parler… pour toujours. Commence alors une sombre partie de chasse, car Bud n’a aucune limite. De plus, il sait exactement où trouver ce qu’il cherche. De la sérénité du lac aux montagnes menaçantes, des forêts pleines d’ombres, aux petits villages perdus que seul éclaire le néon du bar à bière, l’écriture précise de Charles Frazier dessine le paysage, lui fait prendre corps sous nos yeux. Dans ce livre, la nature est un personnage à part entière, changeant, complexe, traître. Et les hommes sont rongés par leur passé, leur folie, leurs regrets, leur soif de sang et de vengeance. Au milieu de ce chaos, le seul répit vient peut-être de Stubblefield, le propriétaire du pavillon, bien décidé à apporter un peu de douceur à Luce et aux jumeaux. Roman d’ambiance impossible à refermer, célébration des grands espaces, À l’orée de la nuit nous transporte dans une traque impitoyable où tous les protagonistes, avançant de manière concentrique, vont finir par se retrouver. Quand vous pénétrez dans les sombres forêts des Appalaches, en revenez-vous ?