Pourquoi avoir eu envie de retravailler ensemble ?
Carole Trébor et Yves Grevet Depuis la sortie d’U4, nous sommes restés amis et l’idée de réécrire ensemble nous trottait régulièrement dans la tête. Puis, après des années de travail en solo, nous avons compris que le moment était de nouveau venu !
Vous avez complètement changé d'univers, passant des sombres rivages de la dystopie à un roman d’enquête. Pourquoi ce choix ?
C. T. J’avais beaucoup aimé écrire les enquêtes historiques de la série Jeanne, la fille du docteur Loiseau qui se déroule dans le Paris des années 1920 et qui est destinée à des enfants de 9-13 ans. J’étais donc tentée d’écrire avec Yves des récits pour cette tranche d’âge plutôt que de refaire un roman ado. Et nous avions tous les deux envie de mettre plus de légèreté et d’humour dans la narration, de ne pas nous engager dans un univers trop sombre. Nous avons donc imaginé ce duo père-fille qui enquête sur des affaires très spéciales, à la fois dérisoires (pour la police) et cruciales (pour les clients de nos détectives).
Y. G. J'aime bien alterner des projets très différents, dans les thèmes, les genres et les tranches d’âge. Revenir à du policier classique mais léger, voire drôle, m'a semblé être une idée très motivante. Pour le reste, le contexte historique, le couple père/fille, les personnages secondaires, les chansons… tout cela est né de nos échanges.
Comment s'est déroulé le processus d'écriture à quatre mains ?
C. T. et Y. G. Nous avons d’abord élaboré l’intrigue principale (l’enjeu de l’enquête, la victime, les coupables…) puis travaillé nos personnages principaux et secondaires : ils devaient être attachants, drôles, odieux ou inquiétants ! Nous avons ensuite suivi un fil narratif très précis, avec un cliffhanger à la fin de chaque chapitre. Notre objectif était de développer un véritable suspens, une enquête qui tienne en haleine et des moments drôles, avec une immersion dans les années 1980. Puis nous nous sommes répartis l’écriture des chapitres pour enfin retravailler tout le texte ensemble afin de le lisser, de corriger les possibles incohérences, d’unifier le style. À l'instar de nos personnages qui pratiquent ce sport dans la cour de leur collège, nos séances s’apparentent à des parties de ping-pong sérieuses et détendues !
Pourquoi avez-vous choisi de situer l'action dans les années 1980 ?
C. T. et Y. G. Nous avons pensé que les années 1980 serait un défi intéressant car nous les avons connues (moi enfant, Yves jeune homme) mais pas nos lecteurs. C’est de l’Histoire pour notre lectorat et du vécu pour nous ! Par ailleurs, ce sont des années qui sont riches en références musicales, culturelles, cinématographiques, vestimentaires et techniques ! Elles sont très inspirantes et pétillantes !
Comment pensez-vous que les enfants d’aujourd’hui perçoivent cette décennie ?
C. T. et Y. G. C’est véritablement de l’Histoire ancienne pour eux ! Certains connaissent quelques références (Claude François, Le Père Noël est une ordure…) mais il est surtout amusant de constater que beaucoup d’aspects de nos manières de vivre d’alors leur sont totalement étrangers et que nombre d’objets de cette époque leur sont complètement inconnus (les téléphones fixes à fil, le Minitel, les K7 audio…).
Vous avez opté pour un duo père/fille comme héros de votre histoire. Pourquoi avoir fait ce choix ?
C. T. et Y. G. Les parents d’Ombeline sont divorcés. La maman est partie travailler au Canada et elle aide financièrement son ex-mari. Ombeline préfère rester à Paris avec son père et ses amis. Nous avons un peu inversé certains archétypes sociétaux avec un père qui garde sa fille mais qui a des difficultés financières, et une mère partie assez loin mais qui soutient financièrement sa famille. Ce père peut paraître assez lunaire mais, peu à peu, arrivent des informations sur ce qu’il a subi dans le passé et qui expliquent aussi certains de ses choix et comportements. Ombeline et son père ont développé une grande complicité. Elle se sent parfois un peu responsable de lui ! Il y a toutefois des renversements de situations qui font que rien n’est caricatural. La maman aussi a des raisons d’être partie aussi loin. Nous les avons également explicitées au fil de la narration et ces précisions donnent une profondeur à cette famille : rien n’est figé.
L'enquête de ce duo se déroule dans l'univers musical très marqué des années 1980. En quoi vous a-t-il inspiré ?
C. T. et Y. G. L’univers musical des années 1980 est génial ! Entre le star-system, les tubes, le disco, la variété, c’est un univers foisonnant, très marqué visuellement, fourmillant d’anecdotes, de figures, de vedettes. Nous avons voulu abordé le monde du show-biz sous un angle comique. Nous avons même écrit des chansons de variétés à la manière des années 1980 et créé une star digne de cette époque : Franky François ! Notre personnage de fiction est si crédible que certaines lectrices ont vérifié sur Internet s’il était vivant pour en savoir plus sur lui !
Le roman est illustré par Benjamin Chaud. Comment s'est passée votre collaboration avec lui ? Avez-vous souhaité cette rencontre ou était-ce une idée de l’éditeur ?
C. T. et Y. G. C’est la maison d’édition qui nous a proposé Benjamin Chaud et nous en avons été ravis. Son style graphique collait parfaitement à notre approche comique. Ses propositions nous ont d’ailleurs tout de suite emballés.
Paris, 1984. Ombeline, collégienne brillante et courageuse, aide son père, Jean-Claude Grébor, détective privé dont les affaires peinent à décoller. Coup de chance : la star de la chanson Franky François les contacte pour résoudre un mystère. En effet, quelqu’un s’introduit chez lui en son absence et ce, malgré une concierge qui tient tout du dragon ! Entre fans en délire et suspects qui ne manquent pas, les rebondissements sont nombreux. Jean-Claude, spécialiste des affaires délicates, devient détective de stars malgré lui. Ombeline, fan de Renaud, Madonna et Franky François, compte sur ses amis Karima, Rebecca et Luc pour l'épauler, que ce soit pour jouer au ping-pong ou dans leurs enquêtes !
