Littérature étrangère

Yiyun Li

Plus doux que la solitude

photo libraire

Chronique de Maïté Blatz

Librairie Le Roi livre (Paris)

Pékin aujourd’hui. Boyang, homme d’affaires avisé, mène une vie affective dissolue. Plus que tout, il veille sur Shaoaï. Il en prend soin avec une attention particulière. Son cerveau a été sérieusement endommagé à la suite d’un empoisonnement survenu une vingtaine d’années auparavant. Aux États-Unis, Ruyu et Moran vivent leur exil dans un isolement croissant, confrontées à la solitude, rongées par le souvenir. Les deux femmes n’ont jamais pu s’insérer dans ce pays si lointain, ni trouver le moindre épanouissement dans leur vie sentimentale. Que s’est-il réellement passé au lendemain des événements de la place Tien’anmen ? Comment appréhender sa vie d’adulte alors qu’on est la proie d’une culpabilité grandissante ? Yiyun Li explore avec talent le destin de quatre adolescents sur lesquels pèse un lourd passé. Son roman est irrigué par une sensibilité extrême. La personnalité de chacun de ses personnages, l’influence de leur éducation, les choix incertains qui président aux chemins empruntés par leur existence, organisent le récit. La mort de Shaoaï rassemble en même temps qu’elle divise. Plus doux que la solitude est un roman sur la nature humaine.

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