Avec Les Heures heureuses, douzième volume du Dernier royaume, Pascal Quignard propose un ensemble de textes hétéroclites : narratifs, méditatifs, bribes de souvenirs, réflexions... Le fil conducteur s'articule autour de la notion de temps, perçue comme cyclique, et dont le livre d'heures pourrait être l’une des meilleures représentations : chaque évocation d’un moment précis est en effet associé à tout un panel de sensations qui s'enrichissent par accumulations et ramifications, illustrant l’immuable cycle des saisons à quoi tout ramène et qui s’enfuit sans cesse. Les textes de Pascal Quignard se répondent les uns les autres, par des résurgences, des retours, un glissement du sens, rappelant l’élaboration et la mouvance des rêves. Il nous offre ainsi une méditation par fragments, où il est question d’amitié, d’amour, d’absence, de ces « heures heureuses » qui reviennent par vagues, des souvenirs vivants qui inondent la conscience puis se retirent pour mieux resurgir ailleurs, sous d’autres formes.