Polar

Gianrico Carofiglio

Le Silence pour preuve

illustration
photo libraire

Chronique de Romain Cabane

Librairie des Danaïdes (Aix-les-Bains)

Où l’on retrouve Guido Guerrieri lancé sur les traces d’une femme disparue : l’enquête des carabiniers n’a pas donné grand-chose de concluant, et la famille reste désespérément sans nouvelles.

Droit, engagé, cet avocat ne s’en laisse pas compter. Noctambule, boxeur à ses heures perdues, il rappelle à fois le Mickey Haller de Michael Connelly et le commissaire Montalbano d’Andrea Camilleri. Il est plutôt cultivé, fréquente les librairies et apprécie la bonne chère : c’est d’ailleurs l’occasion, souvent mise à profit, de présenter Bari, ses tables, le sud de l’Italie et plus particulièrement les Pouilles, région à laquelle notre homme est très attaché et où se déroulent les intrigues de cette série. Ce qui le rend assez sympathique, c’est qu’il est toujours tiraillé par sa conscience : dois-je faire ceci ? Est-ce bien humain ? Comment dois-je le faire ? N’y a-t-il pas d’autre solution ? Et si j’étais à sa place ? Des questions auxquelles l’auteur lui-même, ancien juge antimafia, a dû réfléchir un certain nombre de fois. Guido, cette fois, mène davantage un travail d’enquêteur que d’avocat ; mais fondamentalement ça ne change pas : c’est toujours aussi réussi. Gianrico Carofiglio écrit un roman policier digne de ce nom, qui incite volontiers à s’installer dans un fauteuil un verre à la main, jusqu’au dénouement de l’enquête. Une valeur sûre à l’heure où la production éditoriale policière a tendance à s’emballer.