Littérature française

Quentin Leclerc

La ville fond

photo libraire

Chronique de Michel Loyez

Librairie Livresse (Villeneuve-sur-Lot)

Vous sortez de chez vous, vous suivez Bram jusqu’à l’arrêt de bus qui doit vous mener en ville faire vos courses. Et là, la réalité semble basculer, se re-fondant sans cesse, vous entraînant sur des chemins inhabituels, tous plus effroyables et sans fin. Vous traversez l’incompréhensible, comme des réalités se superposant sans laisser l’image nette d’un monde en mouvement. Seule la ville qui fond laisse ses traces sur les routes et les villages interdits de séjour dans « ce trou-pieuvre infernal ». Un livre complètement déroutant où le rêve et la réalité s’imbriquent et modifient le sens de la vie, où le présent voyage dans le temps ; un voyage qui, n’arrivant jamais à destination, revient toujours au point de départ… qui n’est jamais le même ! Le lecteur traverse des horreurs comme banalisées mais, selon Bram, intolérables, puis des moments d’humour quasi hilarants et bascule, au fil du texte, dans une angoisse croissante. Bref, quelque chose qui tient tout dans l’écriture, comme un impossible et multiple chemin de vérité et de stabilité de la conscience du monde. Superbe !

illustration