Littérature française

Aline Kiner

La Vie sur le fil

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photo libraire

Chronique de Michelle Germain

Librairie ParChemins (Saint-Florent-le-Vieil)

Le téléphone d’une cabine téléphonique au cœur de Paris qui sonne dans le vide. Voilà le point de départ de cette étrange histoire. Y aura-t-il quelqu’un pour décrocher ?

Nous sommes le 5 janvier 2011, Eva est à la terrasse d’un café lorsqu’elle entend pour la première fois la sonnerie du téléphone. Intriguée, elle ne répondra pas ce jour-là, mais le fera quelques jours plus tard, et ensuite régulièrement. Eva est « entre parenthèses » depuis qu’on lui a diagnostiqué un cancer. Elle exerce le métier original de sculptrice archéologue, reconstituant les visages de nos ancêtres les plus anciens. Cependant, depuis sa maladie, elle n’arrive plus vraiment à travailler, les statuettes attendent patiemment dans son appartement. Elle va donc se jeter à corps perdu dans l’histoire de Gabriel, son mystérieux interlocuteur qui vit au bord du Nil et photographie les vestiges archéologiques de la région. Au bout de plusieurs heures de discussion, il lui confie une requête particulière. Dans ce roman foisonnant mené tambour battant, l’auteure raconte en temps réel les événements du printemps arabe en Tunisie et en Égypte, et nous entraîne dans la reconstitution des êtres disparus, ainsi que dans une nécropole égyptienne. Des fils tendus entre le présent et le passé, entre la vie et la mort. Ce deuxième roman d’Aline Kiner est à découvrir sans modération, d’autant qu’il donnera peut-être envie… de pratiquer le métier d’Eva.