Littérature française

Thierry Illouz

La Nuit commencera

photo libraire

Chronique de Béatrice Leroux

Librairie Les Traversées (Paris)

Dans La Nuit commencera, rien n’est larmoyant, tout est humain. Thierry Illouz signe le vibrant monologue intérieur d’une mère réagissant au tournant que vient de prendre la vie de son fils.

Un soir, une femme rentre chez elle après avoir assisté à la condamnation à treize ans de réclusion de son fils unique, pour meurtre. Cette Madame Lucienne sait qu’elle va devoir affronter dès le lendemain sa propre honte face aux regards des autres, plus ou moins bienveillants. Pour cette mère, c’est le début d’une nouvelle vie, une très longue nuit peuplée de cauchemars, de questionnements, de remises en cause. La seule chose qui la rassure est de se dire : « Ce n’est pas une mort. Seule la mort est une chose dont on ne sort pas ». Elle se demande ce dont elle est coupable – si toutefois elle l’est – et où elle a pu échouer en tant que mère célibataire. Et pourquoi ne pourrait-elle pas échanger sa liberté contre celle de son fils, puisque sa vie, contrairement à celle de son enfant, est derrière elle ? Thierry Illouz, avocat, nous décrit avec une telle justesse les scènes du procès, le désespoir de cette mère, l’incompréhension du condamné, que l’on comprend que rien n’est inventé. Je vous garantis qu’après votre lecture vous allez être habité par le personnage de Lucienne pendant très longtemps !

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