Jeunesse

Nathalie Bernard

Keep Hope

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photo libraire

Chronique de Hélène Deschère

Librairie Récréalivres (Le Mans)

Nathalie Bernard publie son troisième roman aux éditions Thierry Magnier, avec une couverture sublime de Tom Haugomat. Ce nouveau roman à suspens, toujours situé au Québec, est aussi prenant que les précédents.

Nathalie Bernard est une auteure de thriller à ne pas manquer. Pour Keep Hope, elle partage l’affiche avec Frédéric Portalet, présent dans les remerciements de Sept jours pour survivre (Thierry Magnier, 2017). Si elle est seule à l’écriture, celui-ci a participé à la construction du scénario. Et le duo fonctionne à merveille pour proposer ce thriller captivant. Une jeune femme a quitté sa vie d’avant. Trop de douleurs, de souffrances, d’implications. Elle tente de se reconstruire loin de Montréal, dans son jardin, avec ce chat qui n’est pas le sien. Jusqu’au jour où elle croise le regard d’une ado dans une station-service. Un flash. Elle l’a déjà vu. Elle doit comprendre où et quand. Et la retrouver devient une nécessité. Quitte à reprendre sa vie d’avant (mais l’a-t-elle seulement laissée ?). En parallèle, on suit Hope qui parcourt le pays avec son père, au gré de son travail à lui. Hope se pose beaucoup de questions depuis peu et se met à douter. Les chapitres alternent les regards des deux personnages féminins, faisant monter la tension et dévoilant petit à petit ce qui se joue. Le dosage entre suspens et moments de respiration est parfait. Les personnages sont d’une cohérence totale dans leurs réflexions et réactions, le rythme haletant et l’intrigue maîtrisée. Dans ce polar très réussi, Nathalie Bernard et Frédéric Portalet abordent d’autres questions que celle de l’enquête : l’identité, la résilience, l’émancipation, la reconstruction, la confiance en autrui et en soi. Ce qui le rend captivant. Sans oublier l’autre élément essentiel : le Québec. Elle y décrit ce qu’il y a de plus dur et de plus violent sur place, que ce soit le froid de l’hiver, dans Sept jours pour survivre et Sauvages (Thierry Magnier, 2018), ou les fortes chaleurs dans Keep Hope. Et on en redemande !