On ouvre Dans un jardin comme la porte d’un lieu secret : d’un geste lent, précautionneux, tandis que l’impatience se mêle à une délicieuse appréhension. Et sitôt le seuil passé, quel enchantement ! « Dans le silence, le jardin s’éveille », et nous voici conviés à une aventure de la perception. Baignée d’une lumière crépusculaire, une nature luxuriante, aux couleurs vibrantes, s’étend à perte de vue. Le vent souffle, fait bruisser les feuillages. Les draps et les balançoires flottent. Dans cet univers bucolique, personnages échappés des tableaux de Manet, créatures oniriques et oiseaux de toutes sortes paressent. Dissimulés dans le fourmillement des éléments du décor, des volets à soulever dévoilent animaux et plantes merveilleuses. Tout est fait pour laisser au lecteur le temps d’apprécier la magie des paysages. Les phrases se suspendent, le temps s’étire. La lecture se fait déambulation, flânerie. Un album aux envolées lyriques qui invite à un peu de lenteur et beaucoup de rêverie.