Littérature française

Gautier Battistella

Ce que l’homme a cru voir

photo libraire

Chronique de Sandra Girault

Librairie Privat (Toulouse)

Simon Reijik a refait sa vie, loin de la terre qui l’a vu naître. En effaçant les réputations numériques des autres, il croit s’affranchir de son propre passé. Lorsqu’un appel mystérieux le pousse à rentrer sur cette terre où il a grandi, il retrouve à Verfeil, près de Toulouse, les fantômes de son passé. Les acteurs de son enfance, vivants ou morts, se rappellent à lui. Un drame, survenu vingt ans auparavant, l’a transformé et poussé à fuir. Il a cru voir, s’est inventé une vérité postiche mais s’est trompé. Gautier Battistella revient, quatre ans après son premier roman, Un jeune homme prometteur (Grasset et Le Livre de Poche), avec ce très beau texte sur l’enracinement et la mémoire. D’une écriture sensible, il peint le portrait d’un homme qui disparaît et réapparaît lentement à lui-même et aux autres. La terre natale, tellement attachante qu’on la dit amoureuse, est la clef de voûte de ce parcours initiatique. Ce que l’homme a cru voir, comme un hommage à Rimbaud, est une pérégrination poétique dans les méandres de la mémoire.

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