Littérature étrangère

Rosa Montero

Belle et sombre

photo libraire

Chronique de Marie-Odile Lautier

Librairie Baba-Yaga (Sanary-sur-Mer)

Une fillette observe les personnages hauts en couleur qui 
l’entourent et nous conte son apprentissage de la vie, sa noirceur 
et sa magie. Une écriture flamboyante.

« Ce que je vais raconter, j’en ai été témoin : la trahison de la naine, l’assassinat de Segundo, la venue de l’Etoile. » Le lecteur qui découvre cette première phrase se trouve d’emblée embarqué dans une écriture où violence et mystère se côtoient. Relire ces paroles énigmatiques une fois le roman achevé est un pur bonheur. C’était donc ça ! Comme ces mots pèsent lourd et prennent tout leur sens ! La narratrice est une petite fille. Elle commence son histoire lorsque sa famille l’accueille après des années passées à l’orphelinat : une grand-mère excentrique à la forte personnalité, un oncle (Segundo) violent qui bat sa femme et son fils, tous deux pâles et soumis, et la naine, qui répond au doux nom d’Airelai, personnage magnifique, une amoureuse, une courageuse, une héroïne « comme les héros que nous sommes de la narration de nos vies. » La fillette vit dans l’attente du retour de son père. Elle est forte, décidée, suit la naine dans des opérations de sorcellerie périlleuse, part à l’aventure dans son quartier malfamé. Secrets et légendes, entretenues par Airelai, enveloppent cette famille. Les secrets de famille se trouveront peu à peu élucidés pour nous mener vers un bouquet final grandiose et déchirant.

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