Jeunesse

Timothée de Fombelle

Vango, t. 2

illustration
photo libraire

Chronique de Emma Jarret

()

Vango nous avait submergés de tant de mystères, que la parution du second volume va permettre de soulager de nombreuses âmes torturées. Une aventure si incroyablement géniale que c’est douloureux de l’avoir terminée. Tant pis, je la relis !

À la fin du premier volume, nous avions quitté Vango amoureux mais traqué par des forces inconnues, le père Zefiro en proie à une vengeance personnelle, Ethel décidée et mystérieuse, le zeppelin et son Commandant Eckener en colère, Mademoiselle kidnappée, la Taupe éblouie par les yeux de l’énigmatique Andreï, le commissaire Boulard déterminé, à la poursuite de Vango et, surtout, le plus grand bandit de tous les temps, Voloï Viktor, évadé de prison et assoiffé de vengeance. Une ribambelle de questions restait alors injustement sans réponse : qui est Vango ? Pourquoi Staline lui-même veut-il sa mort ? Pourquoi ses parents ont-ils été assassinés ? Qui étaient-ils ? Dans ce second volume, c’est avec un bonheur inégalé que nous nous laissons piégés dans les rouages de cette mécanique si parfaitement maîtrisée, comme « l’horlogerie du moteur que Henry Royce lui-même, la pipe au coin des lèvres, avait ajusté à la lime à ongle dans ses ateliers de Manchester. » Tel un orfèvre, Timothée de Fombelle excelle dans l’art de l’enchaînement d’événements apparemment inextricables, mais ponctués de détails qui prennent toute leur importance au fur et à mesure de la lecture. Sans jamais se perdre et sans jamais nous perdre. L’histoire de Vango étant intimement mêlée à l’histoire avec un grand H, l’ambiance prend des allures de roman policier des années 1930 – le cinéma n’étant pas loin derrière cette plume habile. Mais le plus saisissant, ce sont les portraits de ces nombreux personnages : comment ne pas succomber au charme si « bling-bling » de JJ Puppet ? Comment ne pas rire en lisant les frasques vaudevillesques de Marie-Antoinette Boulard, la chère maman du commissaire ? Comment ne pas savourer ces pommes de terre cuites tout simplement au beurre ? Enfin, et surtout, comment ne pas frémir devant les aventures haletantes de cette traque qui continue et qui s’amplifie ? Attention aux chocs ! Sortez vos mouchoirs, camarades ! Et embarquez !