Spirale

Attachez votre ceinture, ce roman est un road movie ! Et si vous avez peur d’être secoué, n’ouvrez pas ce livre car la route est chaotique et l’écriture de Chloé Alifax bien plus encore. Ah, ce n’est pas de la littérature classique ! Mais il y a de la vie à l’intérieur. Et un style. À chaque phrase vous sentirez son souffle, vous entendrez son cœur battre, pulsations rapides, rythme soutenu, effréné même, et porté par une énergie tour à tour juvénile ou hystérique. Moteur ! Anita Florilège est âgée de 21 ans, en paraît beaucoup moins et s’invente un tas de scénarii afin de pimenter son existence. Pour l’instant, du moins, il ne s’agit que de l’ébauche d’un scénario dont elle dresse la trame sur les pages de son cahier. Mais bientôt, elle en est persuadée, quelqu’un portera son histoire à l’écran. Son histoire ? La vie n’a pas été tendre, alors Anita se débrouille comme elle peut. Elle garde des enfants, elle sauve des vies, fait n’importe quoi. Elle a un besoin viscéral d’être aimée et embarque avec elle Quentin, 13 ans au compteur, à qui elle voue une passion sans bornes, ainsi que Number 4, une vieille dame qui a laissé sa raison aux oubliettes. Elle vous emmènera aussi dans ses aventures, c’est certain, elle vous emportera tout au bout, ailleurs, et pourquoi pas, oui, jusqu’à Broadway ! Loin de l’agitation, loin des préoccupations parisiennes, Chloé Alifax poursuit inlassablement son œuvre depuis l’excellent Saleté ! paru en 2009. Spirale est son quatrième roman. Je n’irai pas jusqu’à prétendre qu’il y a là quelque chose de prémonitoire, pourtant, cette fois, la voiture est noire, elle s’appelle Corbillard. C’est le nom qu’Anita Florilège lui a donné.