Mon hiver à Zéroland

Alessandra, jeune fille « normale » de 17 ans, se retrouve confrontée au décès de sa mère. Pour vivre son deuil, elle décide de se couper du monde, de passer outre son ancienne vie, celle où les intrigues amoureuses et amicales qui se jouent à cet âge sont vitales. Comment fuir ses camarades tout en restant dans la même salle qu’eux ? Il suffit, d’après Alessandra, de se glisser au fond de la classe à la même table que Zéro, un jeune homme marginal et impopulaire. Ces deux êtres solitaires vont apprendre à veiller l’un sur l’autre et à se construire de nouveaux repères. Après s’être apprivoisés à Zéroland, l’univers qu’ils ont créé, ils seront armés pour reprendre le fil de leur vie. Bien que l’intrigue puisse sembler peu originale et le thème déjà traité, Paola Predicatori nous touche par la force de ses personnages. Dès les premières pages, on comprend que ce roman mérite toute notre attention. Les portraits psychologiques se livrent par fragments, les thèmes du deuil et de l’adolescence sont traités en profondeur sans jamais être pathétiques, le style est fluide, confortable. On a plaisir à retrouver Gabriele et Alessandra, à partager un moment leur univers gelé tout en absorbant la chaleur de leur humanité.