Les Victorieuses

Solène est une avocate très investie dont la carrière passe avant le reste. Elle suit tête baissée la voie que ses parents lui ont tracée sans se douter de la fragilité de son équilibre. Tout bascule le jour où son client se jette dans le vide. Face à ce drame soudain, la quarantenaire se rend compte de la vacuité de sa vie et se retrouve plongée dans une profonde dépression. Son psychothérapeute lui donne alors un conseil plus qu’inattendu : ne pas se concentrer sur soi, mais sur les autres en faisant du bénévolat. Bien que dubitative, une annonce l’attire : une mission d’écrivain public dans un foyer de femmes en situation de précarité. Elle qui a renoncé à son amour des mots entend bien renouer avec cette facette abandonnée d’elle-même, mais pour cela il va lui falloir se faire accepter par ces femmes aux destins et aux cœurs cabossés. Et réciproquement. Le choc entre deux mondes est annoncé. Les lecteurs de La Tresse (Grasset et le Livre de Poche) se doutent pourtant bien que l’auteure ne s’arrêtera pas à une seule histoire, aussi riche soit-elle ! En effet, un second personnage est introduit, qui, comme dans le titre précédent, ne semble pas avoir de lien direct avec le premier. Il s’agit de Blanche, une femme à la volonté d’acier, dont la vocation est de venir en aide aux personnes sans abri et sans ressources. Féministe avant l’heure en 1925, Blanche est libre, indépendante et n’a d’autre but que celui d’aider son prochain, en répondant à l’appel de l’Armée du Salut, organisation alors extrêmement peu populaire dont les collaborateurs sont trop souvent persécutés. Voici une lecture à la fois bouleversante et revigorante qui invite à vivre avec empathie et générosité, à s’ouvrir aux autres comme à soi-même. Un roman critique et sensible qui fait réfléchir et prendre du recul sur soi-même pour y voir plus clair.