Jeunesse Dès 12 ans

Camille Monceaux

Les Chroniques de l'érable et du cerisier, t.2

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photo libraire

Chronique de Mylène Colas

Bibliothèque/Médiathèque Médiathèque (Draveil)

Dans un Japon féodal déchiré, le jeune Ichirô, éploré par la mort de sa bien-aimée, va tenter de retrouver le sabre de son mentor, rejoindre la cité d’Osaka pour armer le bras du commandant Yukimura et repousser l’assaut du shogun. Une fresque historique passionnante, un roman d’aventure rythmé et palpitant.

Dans le premier tome des Chroniques de l’érable et du cerisier, plongés au cœur du Japon féodal, nous faisions la connaissance d’Ichirô, orphelin recueilli par Maître Tenzen, son mentor qui lui inculquera avec philosophie et rigueur la voie du sabre. Le fameux sabre du Maître, objet de toutes les convoitises et porteur de secrets, sera malheureusement à l’origine de son assassinat contraignant Ichirô à fuir pour la cité d’Edo. Dans la capitale mythique, le jeune novice devra survivre dans ses ruelles malfamées, nouera des amitiés sincères et multiples, sera initié au théâtre Kabuki et rencontrera son premier amour jusqu’au drame.
Dans ce deuxième tome, nous retrouvons Ichirô inconsolable, fuyant Edo avec son fidèle ami, Shin. Les deux complices aussi liés qu’ils sont différents mènent une quête risquée et salvatrice pour retrouver le sabre de Tenzen. Ils sont rapidement rejoints dans leur fuite par Serein, jeune ninja rusé et cynique cherchant à les détourner de leur mission. Après un périple périlleux, le trio arrive enfin à Osaka pour remettre le célèbre sabre au commandant Sanada alors que le Shogun Tokugawa menace d’assiéger le château et que la bataille gronde.
Nourrie par sa passion pour la culture nippone, Camille Monceaux a commencé l’an passé une tétralogie prometteuse qui a séduit un large public, notamment par l’intérêt que suscite toujours le pays du soleil levant et ce XVIIe siècle qu’elle décrit avec poésie et précision. Se déroulant au temps des samouraïs et de l’hégémonie du shogunat, les aventures d’Ichirô sont l’occasion pour la romancière d’évoquer les traditions japonaises, l’architecture, la cuisine, l‘émergence du théâtre Kabuki et de faire découvrir au lecteur certaines facettes de ce pays qu’elle connaît bien pour y avoir vécu. Elle a choisi de mettre en scène un jeune héros attachant, charismatique et loyal, mais parfois désemparé par les difficultés qu’il rencontre, ce qui lui confère une humanité touchante. Les personnages secondaires sont tout aussi complexes et intéressants, et permettent à l’auteur d’aborder des thématiques comme la féminité, le végétarisme, le respect de la nature, l’homosexualité, qui enrichissent son propos. Dans la lignée de la célèbre saga Le Clan des Otori (Lian Hearn, Gallimard Jeunesse), tout en étant ancré dans une réalité historique très documentée, ce deuxième tome d’une tonalité plus guerrière, mais tout aussi riche et passionnant, ravira les lecteurs de tout âge.