Le Sorceleur, t. 1

Geralt de Riv est sorceleur de son état. Mi-homme mi-démon, c'est un mercenaire bien au fait des arts occultes qui débarrasse, moyennant finance, les villes et les villages de toutes les créatures ténébreuses qui s'y trouvent, des chimères aux elfes en passant par les hippogriffes. Rien ne lui échappe. Il erre de village en village dans la Pologne du XVIe siècle, traînant derrière lui sa réputation sulfureuse qui suscite méfiance et envie. Geralt est le dernier de la race des sorceleurs, à la fois indispensable aux humains mais redouté car bien souvent assimilé aux monstres qu'il combat. Mais Geralt sait bien, lui, que les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on croit et que la magie et les créatures qui s'y rattachent sont en train de disparaître au fur et à mesure que les humains prennent possession de la nature. Monument de la fantasy crépusculaire, la saga du Sorceleur du Polonais Andrzej Sapkowski a déjà connu plusieurs adaptations de son univers complexe (qui mélange habilement conte et folklore slave) sur différents supports (jeux vidéo et série télé, entres autres) et conquiert un public de plus en plus large, séduit par son monde et ses personnages attachants. Cette œuvre mérite en effet plus que son cantonnement au genre du fantastique. Elle est remarquablement bien construite et propose une réflexion intelligente sur la notion de monstre, sur le bien, le mal et la frontière parfois très ténue qui existe entre les deux. Quoi de plus naturel, finalement, que la très sérieuse maison d'édition JC Lattès la propose désormais en littérature classique dans une nouvelle traduction très réussie ? Plongez donc dans les méandres étranges et oniriques des aventures de ce héros solitaire, trop humain pour les monstres et trop monstrueux pour les humains.