Polar

Jérôme Loubry

Le Douzième Chapitre

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photo libraire

Chronique de Maëlle Penaud

Librairie Thuard (Le Mans)

Alors que son premier roman, Les Chiens de Détroit, paraît au Livre de Poche, Jérôme Loubry confirme son talent avec ce Douzième Chapitre qui sera la clef du mystère entourant le meurtre d’une petite fille de 12 ans lors de l’été 1986 en Vendée.

Monsieur Vermont, chef respecté d’une grande entreprise de métallurgie, offre chaque été aux familles de ses ouvriers des vacances dans une station balnéaire à Saint-Hilaire. Malgré son acharnement à sauver son entreprise, il sait que ces vacances d’août 1986 seront son dernier cadeau à ses employés : son usine fermera avant la fin de l’année. David et Samuel, enfants d’ouvriers, avaient totalement oublié les joies et les drames de leur dernier été d’insouciance passé dans cet endroit où ils avaient rencontré Julie. Trente ans plus tard, un mystérieux manuscrit ravive leurs souvenirs et les mène sur la trace des monstres de leur enfance. Jérôme Loubry alterne avec habileté le récit de la vie présente des deux personnages tandis que le manuscrit raconte en détail les faits et sentiments vécus pendant ce fameux été. Les destinataires du manuscrit sont désignés comme étant le sourd, le muet et l’aveugle : car une troisième personne a reçu ce récit accusateur qui remet en cause tout ce qui s’est passé en août 1986. À cette époque, malgré l’excitation ressentie par les enfants en cette période estivale, la colère sourde des adultes et leur violence feront basculer cet été rempli de promesses vers le drame. Tout au long du récit, la nostalgie, la naïveté et la spontanéité de l’enfance affrontent avec beauté les doutes, les regrets et la souffrance de l’âge adulte pour un questionnement constant qui nous pousse à tourner les pages avec curiosité. Laissez-vous hanter par les fantômes du passé et les cauchemars de l’enfance au gré de la langue de Jérôme Loubry qui imbrique un roman dans le roman et construit un page-turner d’une efficacité redoutable.