Essais
Joël Cornette
La Mort de Louis XIV
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Joël Cornette
La Mort de Louis XIV
Gallimard
27/08/2015
384 pages, 21 €
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Chronique de
Christine Milhès
Librairie Privat (Toulouse) -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Philippe Poulain
- Christine Milhès de Privat (Toulouse)
✒ Christine Milhès
(Librairie Privat, Toulouse)
En fin connaisseur du règne de Louis XIV, Joël Cornette, historien spécialiste de l’Ancien Régime, nous livre un essai sur la mort du Roi Soleil. Par-delà les événements de cette journée, il dresse le portrait d’un règne ambitieux.
« Ce fut un spectacle… » En Saint-Simon contemporain, notre historien, à la manière des chroniqueurs, nous relate les derniers jours de la fin d’un règne, jusqu’à la date fatidique du 1er septembre 1715. Une simple journée dans la vie d’un roi ? Non… celle de la mort de Louis XIV ! La seule chose qui aura échappé au contrôle du Grand Roi, symbole de l’État par excellence. Et l’ouvrage s’achève sur le 2 septembre qui annonce déjà la future régence. Notre spécialiste dresse, en une dizaine de chapitres, le bilan de ce règne. Soixante-douze années, dont cinquante-quatre de règne absolu. Règne qui s’éteint dans sa grandeur, son autorité et ses ambitions. Souvent attribué par erreur au roi Soleil, la formule « l’État, c’est moi », montre pourtant bien l’hyper personnalisation du pouvoir. Le roi incarnait seul la souveraineté, allant jusqu’à une déification du prince, comme l’attestent les plus de 200 portraits consacrés au monarque. Figure centrale du royaume, il incarnait l’État, mais aussi la guerre, la religion, la culture… En grand réformateur, Louis XIV a mis en place le système administratif du pays. Ainsi déclara-t-il le jour de sa mort : « Je m’en vais, l’État demeurera toujours ». Joël Cornette parle d’« ébauche d’une fonction publique […]. Le règne du Roi Soleil a inventé un modèle de fonctionnement gouvernemental dont la Cinquième République… est pleinement héritière ». Avec talent, l’auteur nous entraîne dans ce règne et en livre une analyse pertinente. Avec la contestation née de la crise conjoncturelle des trente dernières années du règne – trop de guerres, trop de pression fiscale, trop de famines, auxquelles s’ajoutent la révocation de l’Édit de Nantes, la lutte contre le Jansénisme, etc. –, le ton monte. L’autorité n’est plus, les pamphlets pullulent et le grand roi n’est plus que « Louis le Petit » ! Mais par-delà les siècles son œuvre politique perdure.