La Classe verte

Pour son premier roman sous forme de récit autobiographique, Benjamin Pitchal nous livre un texte émouvant et juste sur son parcours atypique, dans lequel la littérature joue un rôle salvateur. Le moteur du récit est d’abord cette rencontre sur le tard avec son grand-père Alain Gheerbrant, éditeur, poète proche des surréalistes et explorateur de l’Amazonie dans les années 1950. Si le jeune Benjamin se découvre vite une fibre pour l’écriture et la poésie, ce grand-père, entouré d’une aura romantique et secrète, va le prendre sous son aile afin de peaufiner son attrait pour les lettres. Outre la littérature, Benjamin a un penchant immodéré pour le cannabis et ses allers-retours entre Paris et Amsterdam vont bientôt alimenter un vaste trafic. Il navigue alors entre deux eaux, passant d’une vie de dandy parisien bibliophile à celle de passeur de drogue, prenant des risques inconsidérés. Un roman initiatique foisonnant, à la fois nostalgique et résolument ancré dans notre époque, qui remet au goût du jour la figure de l’artiste.