Essais
Philippe Descola , Alessandro Pignocchi
Ethnographies des mondes à venir
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Philippe Descola , Alessandro Pignocchi
Ethnographies des mondes à venir
Seuil
23/09/2022
224 pages, 19 €
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Chronique de
Elsa Trobs
Librairie scop Le Temps d'un livre (Pontarlier) -
❤ Lu et conseillé par
9 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Christelle Chandanson de Elkar (Bayonne)
- Delphine Demoures de des Halles (Niort)
- Florie Ponsin de Sauramps Cévennes (Alès)
- Anne Canoville de L'Astrolabe (Rennes)
- Catherine Jamain de des thés (Surgères)
- Charles-Henri Bradier de L'Écritoire (Semur-en-Auxois)
- Elsa Trobs de scop Le Temps d'un livre (Pontarlier)
- Marianne Stelmach de Au détour des mots (Tournon-sur-Rhône)
✒ Elsa Trobs
(Librairie scop Le Temps d'un livre, Pontarlier)
Ébauches pour un autre monde : « quand l’anthropologie et l’Histoire nous apportent la preuve que d’autres voies sont possibles pour nous assembler et régler nos vies que celles qui nous sont familières en Occident. ».
Cet automne, nous avons la chance de voir paraître Ethnographies des mondes à venir qui réunit Philippe Descola, ethnologue et anthropologue, professeur au Collège de France, auteur entre autres de Par-delà nature et culture (Folio essais), et Alessandro Pignocchi, auteur de BD écologistes en trois volets, Petit Traité d’écologie sauvage notamment (Steinkis). Ce dialogue intergénérationnel, qu’ils mènent en onze parties dont chacune d’elle est ponctuée par des planches de BD d’Alessandro Pignocchi, dessine les contours possibles de modifications radicales de notre façon de vivre le monde afin d’enrayer la crise écologique. Dans un réel consensus, chacun des interlocuteurs dépose les fondements de ce qu’ils aimeraient voir advenir : la fin du naturalisme, vision occidentale du monde mettant en opposition la nature et l’homme ; l’observation d’autres formes sociales en les « symétrisant » pour se les rendre accessibles ; la prise de conscience de l’existence d’autres organisations sociales possibles et viables de par le monde ; l’intégration de la nature aux décisions qui la concernent ; la fin de l’hégémonie du capitalisme ; la préservation de la diversité ; l’usage des communs comme norme sociale, etc. Ainsi posées les bases, leur dialogue engagé se poursuit et dépasse les limites d’un discours idéologique, grâce aux expériences de terrains de Pignocchi à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et à celles de Descola chez les Achuars d’Amérique latine. Loin d’être naïfs également, les auteurs ont conscience de nos difficultés à abandonner « notre confort matériel », faisant écho aux propos de deux publications parues en 2022, Homo confort de Stefano Boni (L’Échappée) et Le Prix de nos valeurs de David Thesmar et Augutin Landier (Flammarion). Armés de tous ces outils, nous lecteurs n’avons plus qu’à réfléchir et agir pour prendre part aux renversements de nos façons d’exister qui mettent à mal la santé de notre planète Terre.