Demain et pour toujours

Albanie, 1944. Kajan Dervishi a trouvé un havre de paix chez son grand-père, Betim, homme simple au cœur d'or. Salie et Ago, ses parents, sont absents depuis trois ans déjà, mobilisés dans la résistance communiste contre le fascisme. Kajan, alors haut comme trois pommes, est loin de s'imaginer les mille vies qu’il va connaître et au cours desquelles il devra apprendre la perte, le deuil, les départs et les fuites. Jamais pourtant il ne perdra son exceptionnelle humanité, mélange savant de bonté, de confiance en l’autre et d'espoir en l’avenir. Ce destin hors normes commence un matin dans la modeste étable de Betim où un soldat fait irruption face à Kajan. Il porte un uniforme orné d’une croix gammée, celui de l’ennemi. Mais Betim, dans sa compassion naturelle, voit surtout un homme affaibli et en détresse. Dès lors, grand-père et petit-fils abritent ce déserteur, grand pianiste avant la guerre qui initie Kajan à la magie des touches noires et blanches. C’est une révélation pour le petit bonhomme qui déploie un don immédiat pour cet instrument. Bien sûr, Cornelius sera repris mais Kajan demeure à vie marqué par cette amitié. Après la guerre, alors que l’Europe de l’Est s’enfonce dans des dictatures communistes, le piano reste son salut partout où sa destinée l’emporte. Professeur à son tour, Kajan entre aussi dans des orchestres parfois prestigieux. À travers cette fresque romanesque extraordinaire, Ermal Meta nous raconte, en creux, la terrible Histoire de l’Albanie des années du rideau de fer, où a sévi une dictature communiste parmi les plus brutales au monde. Par un style littéraire limpide et tout à fait agréable, il parvient à faire vivre au lecteur un véritable ascenseur émotionnel. Demain et pour toujours est un incontournable de cette rentrée littéraire !