Littérature française
Christophe Ono-dit-Biot
Croire au merveilleux
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Christophe Ono-dit-Biot
Croire au merveilleux
Gallimard
09/03/2017
240 pages, 20 €
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Chronique de
Léopoldine Raynal
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❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
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- Léopoldine Raynal
✒ Léopoldine Raynal
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Croire au merveilleux fait partie de ces livres qui donnent envie de vivre, qui font croire en l’avenir, le tout à la façon de Christophe Ono-dit-Biot, tout en finesse, et au moyen d’une plume délicate et ciselée.
Le précédent livre de Christophe Ono-dit-Biot, Plonger (Folio), Grand prix du roman de l’Académie française et Prix Renaudot des lycéens, racontait une magnifique histoire d’amour entre César et Paz. Malheureusement, à la fin de celui-ci, César découvrait Paz morte noyée sur une plage d’Arabie. Dans Croire au merveilleux, nous le retrouvons, quelques années plus tard. Ne parvenant pas à remonter la pente, il a décidé d’en finir. Rien n’y fait, son fils lui rappelle trop son amour perdu. Sa passion pour les lettres classiques et les mythes a perdu de sa saveur, et surtout, cette question lancinante et sans réponse : était-ce un accident ou Paz les avait-elle abandonnés ? Heureusement, une voisine arrivée six mois auparavant, mais qu’il n’avait pas remarquée, le dérange dans son suicide et lui sauve la vie. Son accent grec et son intérêt pour les textes anciens le sortent un peu de sa léthargie. Doucement, entraîné par cette jeune femme étrange et insondable, César va recommencer à regarder autour de lui, à ressentir. Il redécouvre son fils, qui n’est pas seulement un bout de sa mère disparue, mais un être à part entière, et apprivoise petit à petit son rôle de père. Par le biais d’une sorte de pèlerinage dans les îles grecques, lieux qui ont vu éclore son bonheur mais aussi de violentes disputes, César se confronte à ses doutes et à ses fantasmes. Grâce à une écriture douce et retenue, Christophe Ono-dit-Biot ne tombe jamais dans les clichés ou la facilité. Il écrit sur la renaissance, le retour à la vie, le deuil, la difficulté d’accepter d’être un père faillible. La fin, poétique et romantique, laissera certainement quelques lecteurs sur le bas-côté, mais elle nous permet de « croire au merveilleux », audace existentielle que l’on s’accorde si peu.