Littérature étrangère

Eunkyung Park

Comment ma femme s'est mariée

photo libraire

Chronique de Magali Moscovici

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Comment ma femme s’est mariée se place dans la mouvance des titres à rallonge. C’est pourquoi vous pensez déjà tout savoir de ce roman. Détrompez-vous, vous allez être surpris.

Deok-Hun est un homme comblé : il a enfin trouvé la femme parfaite. Même s’il ne s’agit pas d’un coup de foudre, Ina est gentille, bonne cuisinière, excellente maîtresse et fan de foot. Prenons un moment pour insister sur ce point car, pour Deok, le football est un état d’âme, une philosophie. Il place sa vie, et particulièrement sa vie amoureuse, sur un terrain truffé de références à Maradona, au FC Barcelone ou à Ryan Giggs (entraîneur légendaire de Manchester). Bref, on a du mal à se croire à la hauteur du savoir de ce passionné un brin obnubilé. Et pourtant, le récit est bien construit, haletant, alternant passages narratifs et pauses « philo-comiques ». Même pour les novices, les références footballistiques sont charmantes et truculentes. Deok décrit avec beaucoup de réalisme cet amour qui lui échappe et l’emporte vers les sentiers de la polygamie. Car Ina lui apprend qu’elle veut se remarier avec un autre tout en restant avec lui ! Il va donc falloir beaucoup de patience pour qu’il accepte de partager sa femme, puis son enfant, jusqu’à sa propre maison. Ce roman est une joyeuse allégorie des divers chemins que l’amour nous oblige à explorer. Un bijou farfelu et délicieux à ne pas manquer.

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