Cécile Roussilhe
Librairie A la Page, Vichy
S'il y a un métier qui se trouve aux avant-postes de la culture, c'est bien celui de libraire, qui permet, par les choix éditoriaux qui orientent les publications, de prendre la mesure de l'évolution d'une société. Avant que de devenir passeur de savoirs et d'émotions, le libraire est d'abord témoin de son temps, puis jongleur de livres qui racontent la condition humaine sans jamais l'épuiser.
S'il y a un métier qui se trouve aux avant-postes de la culture, c'est bien celui de libraire, qui permet, par les choix éditoriaux qui orientent les publications, de prendre la mesure de l'évolution d'une société. Avant que de devenir passeur de savoirs et d'émotions, le libraire est d'abord témoin de son temps, puis jongleur de livres qui racontent la condition humaine sans jamais l'épuiser.
Comment et pourquoi êtes-vous devenue libraire ?
Cécile Roussilhe S'il y a un métier qui se trouve aux avant-postes de la culture, c'est bien celui de libraire, qui permet, par les choix éditoriaux qui orientent les publications, de prendre la mesure de l'évolution d'une société. Avant que de devenir passeur de savoirs et d'émotions, le libraire est d'abord témoin de son temps, puis jongleur de livres qui racontent la condition humaine sans jamais l'épuiser.
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
C. R. C'est probablement l'une des raisons qui explique que je sois restée libraire si longtemps, plus de vingt-sept ans à brasser du livre, à m'intéresser, à m'enthousiasmer, à trouver réconfort, joie dans la lecture, à me sentir relier par les mots, les images, tout ce qui fait la force d’un livre, à la grande famille humaine. Il y a donc d'abord cette chance d'évoluer au milieu des livres, ensuite celle de proposer, partager, permettre que peut-être, à son tour, le lecteur soit ravi, et devienne le temps d'une lecture plus grand que lui-même.
Quel est votre meilleur souvenir de libraire ?
C. R. Mais s'il est un plaisir plus grand encore, c'est celui de pouvoir rencontrer les auteurs, à travers des animations littéraires. C'est un peu comme de se retrouver dans une cuisine auprès d'un grand chef, et d'essayer de percer les secrets de la création, l'alchimie du verbe, d'être au plus près de la main qui écrit, de la langue qui parle, jusque dans le cœur qui palpite. L’une des rencontres littéraires qui m’a le plus passionnée fut celle avec Sybille Grimbert pour son roman Le Dernier des siens devant un auditoire attentif et bienveillant. Et je garde un souvenir très ému de la soirée-hommage en l’honneur de Christian Bobin, où des lectures ont été proposées par des clients, entrecoupées d’interludes joués au violon ; un silence proche du recueillement enveloppait les paroles du poète, qui s’adressait ce soir-là à chacune des soixante personnes présentes. Un moment de communion rare où la librairie à travers ce partage, ressemblait à un temple et où j’ai eu l’impression d’être, non plus simplement passeuse de mots mais passeuse d’âme.