Bande dessinée

Convard , Adam , Bourdin , Vignaux

Vercingétorix

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photo libraire

Chronique de Mélanie Andrieu

Librairie Cultura (Aubagne)

« Ils ont fait l’Histoire » est le titre de la nouvelle collection lancée en partenariat par Glénat et Fayard, et axée sur des portraits de personnages historiques. Vercingétorix et Philippe le Bel ouvrent la marche. Amateurs d’Histoire et de bandes dessinées, préparez-vous, ces albums sont pour vous !

Cette nouvelle collection constitue un support voué à conjuguer bande dessinée et démarche universitaire documentée. Une trentaine d’albums est prévue, avec huit parutions cette année. Sont ainsi programmées des biographies de Charlemagne, Jaurès, Soliman le Magnifique, Saint Louis, Napoléon et Gengis Khan. Chaque album est consacré à un personnage historique, dont l’approche est définie par le scénariste et l’historien. Comme le souligne Sophie de Closets, directrice fraîchement nommée à la tête des éditions Fayard, il s’agit de dresser « un portrait biographique selon ses caractéristiques ou ses faits d’armes principaux ». Parmi les grands noms de l’Histoire, celui de Vercingétorix, premier titre de la collection, apparaît comme une figure essentielle de l’épopée nationale française. Le récit commence lorsque le chef arverne est fait prisonnier par les Romains et présente à César, leur chef, une requête consistant à relater ses exploits. Commence alors le récit de la vie de ce guerrier redoutable. Formé auprès de l’armée romaine, Vercingétorix maîtrise la discipline et la stratégie guerrières. Il entend unir les tribus gauloises et lutter contre la domination romaine. César apparaît donc comme le principal de ses adversaires, ce que confirmera l’issue du siège d’Alésia. Au terme de la bataille, remportée par des armées romaines plus nombreuses et mieux équipées, Vercingétorix remet ses armes au vainqueur en signe de reddition. Comme le souligne l’archéologue Stéphane Bourdin, l’approche historique de l’événement est conditionnée par le manque de sources. Le récit s’appuie sur la description qu’en fait César dans sa Guerre des Gaules, laquelle description a depuis été largement confirmée par le travail des archéologues. Sur un scénario de Didier Convard et Éric Adam, le dessin réaliste de Frédéric Vignaux anime le récit et comble les manques de cette restitution passionnante. Le deuxième titre est consacré à Philippe IV de France, dit Philippe le Bel. Les historiens Valérie Theis et Étienne Anheim, avec Mathieu Gabella au scénario et Christophe Regnault au dessin, retracent le règne de ce roi. L’album met l’accent sur l’importance des financiers et des conseillers du monarque. Ainsi, la lecture des événements s’interprète en fonction de divers critères. L’un des aspects les plus controversés du règne de Philippe le Bel concerne l’expulsion des Juifs et des banquiers lombards. Mais les auteurs ne passent pas non plus sous silence les rivalités qui l’ont opposé au pape. Ils reviennent également sur sa volonté de détruire la confrérie religieuse des Templiers, accusée de sorcellerie. Cet impressionnant travail de reconstitution rend extrêmement vivante la société médiévale. Chaque album est augmenté d’un dossier pédagogique composé de cartes, de documents d’époque et de références bibliographiques. Une nouvelle approche qui interroge l’Histoire et permet d’apprendre agréablement, en même temps qu’elle constitue une lecture utile. À consommer sans modération !