Jeunesse

Mr Tan

Mortelle Adèle, t.15

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Chronique de Simon Roguet

Librairie M'Lire (Laval)

Rares sont les personnages en littérature de jeunesse à être aussi méchant qu’Adèle. Pourtant, tome après tome, depuis 2012, grâce à son humour affûté, cette série s’est imposée. Dans le quinzième épisode de ses aventures, Mortelle Adèle va partir en vacances au Québec.

PAGE — Comment faites-vous pour continuer à vous renouveler et à faire se développer votre personnage ?
Mr Tan — Sur cette série, j’ai la chance de pouvoir m’exprimer via des objets et des médias très variés (séries parallèles, jeux, livres d’activités). Cela me permet d’explorer plusieurs facettes de mes personnages. Pour Adèle, c’est très particulier, elle vit avec moi depuis si longtemps (je l’ai créée à 14 ans) que j’ai vraiment grandi avec elle. Elle se nourrit de tout ce qui m’arrive, de mes émotions, de mes rires, de mes colères. C’est un alter ego qui ne cesse jamais de me surprendre !

P. — Le caractère tranché et l’impertinence assumée d’Adèle sont très appréciés des enfants qui voient en elle tout ce qu’ils ne pourront jamais faire. Mais les adultes sont aussi très heureux de voir leurs enfants demander vos livres. Avez-vous tout de suite voulu créer une série qui s’adresse à toute la famille ou cela s’est-il développé au fur et à mesure des tomes ?
Mr Tan — C’est une bande dessinée pour enfants et même si c’est génial de la voir devenir une série familiale, c’est surtout pour les jeunes lecteurs que j’écris, car je pense que c’est à eux qu’Adèle a le plus de choses à dire. C’est difficile d’être un enfant et leur proposer des personnages qui défient la norme est un formidable moyen de leur montrer que la bizarrerie qu’on ressent parfois en soi, cette sensation d’être différent, est nécessaire à ce monde et y a sa place.

P. — Mortelle Adèle, c’est un million d’exemplaires vendus. C’est très impressionnant. Qu’est-ce que cela vous fait de savoir que votre personnage est si populaire et touche un public aussi large ?
Mr Tan — Diane, mes éditeurs et moi sommes très fiers, bien sûr. Ce n’est pas rien de faire rire un million de personnes par les temps qui courent parce que notre monde a vraiment besoin de ça, de rires, de joie. C’est aussi une chance incroyable de voir Adèle vivre à ce point dans la vie des lecteurs et les inspirer. Mais nous sommes aussi très humbles car c’est une vraie responsabilité. Pour les lecteurs que nous rencontrons, Mortelle Adèle est devenue importante, il faut que nous soyons à la hauteur. Alors nous travaillons dur pour leur rendre tout cet amour qu’ils nous donnent.

 

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