Jeunesse

Bruno Gibert

45 vérités sur les chats

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Chronique de Anne-Sophie Rouveloux

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Certes, les parutions sur les félins abondent dans les librairies. Mais, cet automne, un vent de folie va souffler sur les rayonnages ! Trois albums, placés sous le signe du rire, voire du délire, risquent bien de transformer les moments de lecture en un joyeux charivari.

Si vous pensiez tout connaître des chats, ceux imaginés par Bruno Gibert risquent de vous surprendre. Dans 45 vérités sur les chats, les matous ont de drôles de formes et de couleurs et l’on croise aussi bien des chats de gouttière, que des nus et des chats de radiateur. Tous ont en commun le même aplomb phénoménal qui leur permet de boire aux pis d’une vache ou de carrément s’absenter du dessin ! On retrouve dans cet album bien nommé tout ce qui fait que l’on adore et que l’on déteste les chats, mais nous ne sommes pas en présence d’un simple catalogue de comportements. Chaque vignette est conçue comme un petit sketch, une œuvre d’art moderne, un instant de poésie où l’on nous montre, preuve à l’appui, qu’une maison est clairement plus jolie avec un chat. À noter que cet album pourrait bien accrocher un lecteur qui aurait dix fois quatre ans. Qui a dit que la lecture jeunesse n’était que pour les enfants ? On passe à la vitesse supérieure avec le trépidant Chat pas moi ! dont les couleurs vives vous exploseront au visage ! Accrochez-vous, l’histoire va à un rythme d’enfer. Il est question ici d’une course poursuite entre un chat vert et une petite « chouris » bleue, assez insolente pour venir le narguer. Les bouteilles, les boîtes de sucre et de chamallows valsent et dégringolent et il y a tellement de mouvement dans chaque page que les dessins semblent s’animer ! C’est trépidant comme un bon cartoon, le plaisir de la lecture à voix haute en plus. Un conseil : amusez-vous à lire les phrases tout en « ch » à toute vitesse. Fous rires garantis ! Dans Chat chelou, on découvre qu’en Corée, il y a des chats qui ne sont franchement pas banals. La vedette de l’album est un félin grassouillet avec un air un peu bêta, sûrement à cause de son œil droit toujours mi-clos. Sa gourmandise va le mettre dans de beaux draps : après avoir gobé un œuf jaune particulièrement appétissant, son ventre se met à gonfler et à gonfler, avant qu’il ne fasse caca d’un petit poussin tout mignon ! Les mines de ce gros chat et cette situation délirante sont évidemment réjouissantes, mais bien vite, le comique se mue en en un autre sentiment. Le voisinage du chat chelou, le voyant toujours accompagné de ce petit oiseau, le baptise d’un nouveau nom. Il devient « Maman de Petit Piou » et le récit acquiert une dimension beaucoup plus tendre. Chacun de ces albums, par leur drôlerie et leur originalité, prouve que les chats, quand ils ne font pas leurs griffes sur le canapé, peuvent vraiment nous amuser !

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