Justine Mecheta
Librairie Rêv'en Pages, Limoges
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir libraire ?
Justine Mecheta Depuis la traditionnelle histoire du coucher durant l’enfance, j’ai toujours été attirée par le livre. Lorsque j’ai redécouvert avec un œil plus adulte la littérature de jeunesse, lors d’un stage dans une certaine librairie spécialisée jeunesse du nom de Rêv’en pages, j’ai pris conscience de sa richesse et de la liberté des possibles qu’elle offre. J’ai donc poursuivi sur cette voie. Si la plupart du temps les libraires conseillent « juste » une histoire pour faire rêver, parfois le livre se révèle être bien plus que cela : il offre une ouverture sur le monde, il permet une prise de conscience et peut même aider à se forger un avis, une identité...Conseiller un livre peut alors prendre une dimension politique, devenir un acte militant, d’autant plus quand on défend des maisons d’éditions indépendantes.Qu’il est bon de se dire que nous faisons notre part (cf. conte amérindien du colibri popularisé en France par Pierre Rabhi) !
Quelle est votre mission de libraire préférée ?
J. M. Combattre les idées reçues : on peut lire des livres aux bébés, dès la naissance et même avant ! Il ne faut pas se restreindre à leur proposer des livres en tissus.
En général, et pour tous les âges, J’aime sortir des sentiers battus et chercher le livre vers lequel les lecteurs (ou l’entourage du lecteur) ne seraient pas allés. Livres en noir et blanc, poésie, et même philosophie : tout est possible ! On sous-estime trop souvent les enfants.
Quel livre vous a le plus marqué ?
J. M. Côté jeunesse, les albums de Philippe Corentin agissent sur moi comme une véritable madeleine de Proust : je les ai découverts à l’école et je prends toujours autant de plaisir à les lire. Mon préféré ? Plouf ! Philippe Corentin disait« une histoire doit être faite non pour les endormir mais pour les réveiller », cela résonne dans mon quotidien de libraire comme un vrai leitmotiv. En littérature générale, se sont les ouvrages de François Cavanna qui ont une place d’honneur dans ma bibliothèque. J’aime particulièrement ses tendres souvenirs d’enfance dans Les Ritals, et m’esclaffer en relisant Les Écritures.