Pauline Deshais

Êtes-vous plutôt marque-page ou page pliée ?

Pauline Deshais Je ne suis pas vraiment une adepte du livre parfait, beau et brillant comme au premier jour… Alors quand il s’agit de marquer ma page, ce n’est pas que je sois contre le marque-page, c’est plutôt que malgré le nombre indécent d’entre eux qui gisent dans absolument tous les recoins de chez moi, je n’en ai jamais sous le coude quand j’en ai besoin… Alors tout peut faire office de marque-page : un crayon, une barrette, une aiguille à tricoter ou un emballage de bonbon, selon ce que je trouve à proximité ! La page pliée, je l’utilise, mais plutôt pour marquer un endroit qui m’a marqué, où qui m’a fait rire, et la page reste donc !

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir libraire ?

P. D. Raconter des histoires. J’ai toujours adoré lire. Mais le truc que je préférais petite, après avoir fini un livre, c’était de bassiner mon entourage en leur parlant de l’histoire dans l’espoir qu’ils aient, eux aussi, envie de le lire à leur tour. Alors, que des gens viennent (de leur plein gré) pour m’écouter raconter (avec beaucoup trop d’enthousiasme) des histoires et leur donner envie de les offrir, ou de les garder pour eux, ça me semble plutôt idéal !

Quelle est votre meilleure anecdote de libraire ?

P. D. Il y a quelque temps, j’étais en train de conseiller Le Phare aux oiseaux (Gallimard Jeunesse), très bel album de Morpurgo sur l’amitié entre un garçon et un vieux gardien de phare, dont le rêve est de voir les macareux revenir sur la côte. À la fin de ma présentation, une cliente qui était à côté intervient en disant : « Pour l’anecdote, vous nous avez conseillé ce livre l’an dernier, et il nous a tellement marqué qu’on a organisé un voyage en famille, pour nous aussi aller voir les macareux ! » C’est génial de se dire qu’un livre peut amener à un souvenir familial fort, et que nous, petits libraires, y avons (à notre échelle) contribué. Et évidemment, l’autre client était obligé de choisir ce livre !