Jeunesse

Cent ans déjà

Previous Next

✒ Mélanie Mignot

(Librairie Le Grand Cercle Éragny-sur-Oise)

La guerre, inventée par l’Homme pour s’approprier territoires, richesses et autres ressources. Ou tout simplement exterminer celui qui n’est pas soi. Les dommages de toutes ces guerres sont la perte de vies humaines, sacrifiées sur l’autel de la folie de certains dirigeants.

Le 11 novembre, nous fêterons le centenaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale. Nous partagerons la liesse, le soulagement et les larmes de ces enfants, femmes et familles retrouvant leurs héros. Mais qui sont ces hommes capables de se sacrifier, se mutiler, se blesser pour défendre leur pays. Un héros, c’est un homme qui n’a pas choisi de partir au front mais le fait pour l’honneur de sa famille. Un héros, c’est cet enfant qui attend son père, frère, ami, jour après jour, sans pleurer. Un héros, c’est ce cheval sacrifié pour nourrir les soldats ou encore ce chien errant qui donne du réconfort aux soldats dans les tranchées boueuses. C’est d’ailleurs l’histoire que nous raconte l’ouvrage Flash, un chien dans la guerre, l’échange épistolaire d’un soldat avec sa famille, relatant sa rencontre avec ce petit chien qui deviendra son compagnon d’infortune d’un réconfort inestimable ! Flash ira jusqu’à lui sauver la vie en le repérant dans le No Man’s Land. Des animaux héros de cette guerre, nous en avons plein : des chevaux, des vaches et même des cochons. L’ouvrage Poilus des éditions Thierry Magnier est un superbe recueil de nouvelles sur ces héros-compagnons. Bichette, la chèvre, trophée symbolique volée par les Allemands, ou encore Dédé le cochon dont le sacrifice poussera Augustin au pire. Un collectif d’auteurs de génie pour parler de ces héros de l’ombre, bien souvent méconnus. On rit aussi grâce aux Godillots, petits romans graphiques des éditions Bamboo nous entraînant dans les tranchées des soldats français avec la touche d’humour qu’il faut pour donner envie aux enfants de les lire. La vie des soldats et tout le déroulement de cette guerre d’usure nous est très bien exposé dans Soldats dans la Grande Guerre aux éditions Fleurus. On apprend le jargon militaire de l’époque. Brèves informations rencontrent anecdotes pour mieux nous imprégner du contexte épouvantable de l’époque. La guerre n’est toujours qu’une absurdité. Pourtant, certains sont parfois convaincus qu’elle est nécessaire. Vient ensuite le temps du souvenir comme Michael Morpurgo nous le montre avec son album Notre Jack (illustré par David Gentleman, Gallimard Jeunesse, 12 €) où deux frères débattent de l’utilité de la guerre autour d’un casque de Poilus qui est dans la famille depuis cent ans maintenant. Qui se doutait, le 11 novembre 1918, dans l’euphorie de l’Armistice tant attendu, que l’effroyable logique du Capital replongerait vingt ans plus tard l’Europe dans le chaos ? Tous ces héros de toutes les guerres ne sont pas des super héros, peut-être, mais ce sont les héros dont nous avons parfois besoin.