Bien, commençons par le commencement. Les produits que nous dégustons régulièrement dans nos assiettes ne sont pas arrivés là par magie. Eh oui ! De grands voyageurs, explorateurs de l’inconnu, ont bravé des tempêtes et traversé des océans pour rapporter dans leurs cales des épices, des fruits ou des légumes, que personne en Occident ne connaissait auparavant et qui sont devenus, pour la plupart, incontournables aujourd’hui. Les Voyages du goût à la couverture turquoise comme les eaux de l’océan Indien, nous embarque sur la trace d’une dizaine de ces conquérants. On y apprend par exemple que l’importation de la banane a été rendue possible par l’invention d’un système révolutionnaire de réfrigération que l’on doit à Charles Tellier, qu’au xvi^e siècle, la muscade avait la même valeur que l’or, ou encore comment sont apparues les maisons de café… Cet ouvrage riche et passionnant, autant pour les enfants que pour les parents, est complété en fin de volume par des pistes pour ceux qui veulent voyager un peu plus loin, et par un lexique du goût pour parvenir à mettre des mots sur les sensations en bouche. Maintenant que l’on en sait un peu plus sur les origines des épices qui relèvent nos plats, mettons les voiles vers les recettes à proprement parler. Si on le souhaite et si l’on aime les saveurs nouvelles et étonnantes, on peut découvrir Le Goût des insectes, cuisiner et tester les termites comme en Afrique, les scolopendres comme en Chine ou les libellules comme à Bali, mais quelque chose me dit que cela ne sera pas du goût de tout le monde… Et ce, même si les emballages qui nous sont présentés rappellent fortement nos grignotages favoris (on peut d’ailleurs s’amuser à démasquer ces détournements) et que 2,5 milliards d’êtres humains en dégustent au quotidien ! On va donc ensuite se pencher sur Du monde dans ta cuisine (richement illustré par Thomas Baas) et se préparer à un voyage culinaire dépaysant, mais plus conforme à nos habitudes gastronomiques. Du petit déjeuner au goûter en passant par les repas dominicaux, ces recettes abordables permettent aux petits et aux grands d’élargir leur horizon gustatif. Qu’elles viennent d’Afrique, des États-Unis, de Chine, du Japon ou de nos régions, qu’elles soient traditionnelles ou originales, elles mettent en tout cas l’eau à la bouche tout en étanchant notre soif de culture, parce que toujours enrichies de petits encarts qui nous disent d’où elles viennent, ou nous donnent des informations sur la manière de les déguster « là-bas »… Pour terminer notre périple en beauté, on repousse les frontières du réel pour faire un petit tour dans l’imaginaire des contes de fées. On s’y régale de terrine rose aux queues de sirènes, de steak tartare du Grand Méchant Loup ou, pour les végétariens et les autres, de soupe au pistou de papa Ours. On conclut notre gargantuesque repas par la pomme au four de la vilaine sorcière (qu’a-t-elle caché dedans ? Attention à l’empoisonnement !) et on enfile des chaussons aux pommes (pour aller danser), avant de refermer ce merveilleux livre qu’est Le Pain perdu du Petit Poucet et autres recettes de contes de fée. Et maintenant, on peut rentrer chez nous, des étoiles plein les yeux, le ventre et la tête bien remplis, pour continuer à rêver de notre voyage au pays des mille et une saveurs.