Essais
Un amour de langue
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Jean Pruvost
Le Dico des dictionnaires
JC Lattès
08/10/2014
550 pages, 23 €
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Dossier de
Aurélie Paschal
Pigiste () - ❤ Lu et conseillé par 1 libraire(s)
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Dire, ne pas dire
Philippe Rey
11/09/2014
192 pages, 12 €
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Dossier de
Aurélie Paschal
Pigiste () -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Béatrice Putégnat
- Catherine Béchet de Spicilège (Lagny-sur-Marne)
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Jean-Loup Chiflet
Dictionnaire amoureux de la langue française
Plon
06/11/2014
656 pages, 24 €
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Dossier de
Aurélie Paschal
Pigiste () -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Ghislaine Calmet de Syllabes (Millau)
- Catherine Béchet de Spicilège (Lagny-sur-Marne)
✒ Aurélie Paschal
(Pigiste )
En tant que libraires et lecteurs, nous sommes amenés à lire chaque jour des écrivains qui nous éblouissent par la qualité de leur écriture, leur travail sur la langue et la syntaxe, la subtilité avec laquelle ils utilisent le français. Ces trois ouvrages sont autant d’hommages à la langue française.
Une langue est vivante, elle évolue sans cesse. Le français est magnifique. Sa complexité, sa précision, le vaste éventail de ses nuances en font l’une des langues les plus singulières et les plus admirées de la planète. Dire, ne pas dire se présente comme une savoureuse leçon de français. Les lecteurs de cet ouvrage, passionnant d’un bout à l’autre, sauront désormais exactement dans quelles circonstances il convient d’utiliser le verbe « perpétrer » et son presque homonyme « perpétuer », où à quel moment on dit « amener », plutôt qu’« apporter » – autant de sources possibles de confusion. On saura aussi que « courbatu » signifie « être fatigué », et que « courbaturé » indique que le corps est perclus de courbatures. Et puis il y a ces expressions qui parsèment notre quotidien et dont nous ignorons souvent l’origine ou le sens syntaxique. Celles-ci, par exemple : « en voiture » et « à bicyclette ». La préposition en se place devant un mot qui désigne un moyen de transport dans lequel on peut s’installer, ce qui n’est pas le cas de la bicyclette. Dans son Dictionnaire amoureux de la langue française, Jean-Loup Chiflet parle de notre langue à travers ceux qui la manient le mieux : Montaigne, Flaubert, Balzac… ou encore Gainsbourg. Il n’omet pas de mentionner ce qui fait la langue française : les accents, le style ou la chanson, mais aussi la lecture, la littérature et son histoire. Une langue est vivante et ne cesse d’évoluer, rappelle-t-il. Ainsi, l’auteur ne manque pas de mentionner les apports culturels. Elle peut s’ouvrir au monde, dépasser les frontières. Elle s’enrichit d’autres langues. Grâce à l’anglais, nous pouvons manger des « hot-dogs » au cours d’un « barbecue » sur un « yacht ». De même qu’elle a pu s’enrichir d’autres cultures grâce aux écrivains qui ont choisi le français comme langue d’écriture, Ionesco, notamment, ou Milan Kundera, Andreï Makine, Tahar Ben Jelloun et Jorge Semprun. Jean-Loup Chiflet regrette la fadeur de l’injure contemporaine, dont il considère qu’elle a perdu sa superbe d’antan. Il relève également les mots qui ont changé de sens avec le temps. Ainsi, l’« agonie » n’était jadis qu’une profonde angoisse, être « affolé » signifiait « fou d’amour » et une « anthologie » était une collection de fleurs. Mais jusqu’où peut-on aller ? Les textos, par exemple, sont-ils une perte de notre patrimoine culturel ou constituent-ils l’une de ses évolutions ? Un Dictionnaire amoureux rencontre un amoureux des dictionnaires. À travers sa collection de plus de 10 000 dictionnaires, Jean Pruvost montre l’évolution de notre langue à travers différents mots et notions. Chaque édition des dictionnaires est sensiblement différente, car notre langue ne cesse de se transformer. Par exemple, l’évolution du « h ». Comment cette lettre est-elle considérée dans chacun des dictionnaires ? Féminin ? Masculin ? Aspiré ? Et Dominique Fernandez, dans Dire, ne pas dire de conclure : « La langue française restera la plus belle du monde, à la double condition qu’on n’en fasse pas le réceptacle de toutes les fantaisies périssables, si attrayantes soient-elles, mais aussi qu’on ne l’embaume pas ».